DESENTUBAGES CATHODIQUES Grosses ficelles du petit écran

ATTAC 63 organise la projection de films militants dans divers lieux en collaboration avec Paroles de Bibs ou en partenariat avec des cinémas. C’est pour nous l’occasion de jouer notre rôle d’association d’éducation populaire en informant et en proposant des débats après chaque film.

Un film collectif produit par Zalea TV (1h30’) avec notamment : Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, Patrick Poivre d’Arvor, Jean-Pierre Pernaut, François Hollande, Philippe Val, Olivier Mazerolle, Claire Chazal, Christine Ockrent...

La télé libre Zalea TV, à l’origine de ce documentaire et qui a aujourd’hui cessé d’émettre, était interdite de diffusion par le CSA depuis juin 2003. Sa candidature à la TNT nationale avait été rejetée deux fois. Son obstination à dénoncer allègrement la toxicité idéologique de la télévision marchande (service publico-commercial compris) n’y était sans doute pas pour rien... Désentubages Cathodiques présente une sélection de décryptages en images des arnaques en tous genres du petit écran. Du mensonge à la mystification en passant par la manipulation et la fausse impartialité, c’est toute la logique de la désinformation et de l’abrutissement qui est mise à jour. Quand le roi des médias et ses bouffons politico-journalistiques sont passés au crible d’un contre pouvoir audiovisuel radical, le discrédit des "élites" se comprend mieux. Avec Désentubages Cathodiques, l’équipe de Zalea a pris le parti d’en rire et d’en faire rire, même si au fond, ses découvertes sont plutôt inquiétantes. Par la mise en scène d’une série de techniques très simples de télégitime défense, ce film est aussi une invitation à s’auto-désentuber en permanence. Un nouveau jeu de société est né, amusez-vous bien !

La télévision : superficialité et sensationnalisme des programmes, torpeur et prostration des programmés. Tyrannie idéologique, dictature émotionnelle : un appareil totalitaire indolore et hypnotique qui fabrique du consentement et du consensus . La télé pense à notre place, il faut penser la télé pour la remettre à sa place. On croit qu’il suffit de l’éteindre pour avoir la paix, mais du tout, éteinte ou allumée, qu’on l’ait ou qu’on ne l’ait pas, elle fait la loi et s’insinue par tous les pores du tissu social. L’ignorer, ce serait capituler. Il faut d’abord apprendre à s’en protéger, puis à lui rendre coup pour coup.

Il y a des métaphores trompeuses. La télévision fut souvent appelée « lucarne ». Le petit écran faisait penser à une fenêtre magique ouverte sur un monde absent du champ de notre vision et pourtant sous nos yeux... Moscou, Beslan, Bagdad, etc... Le journal télévisé nous offre le luxe du « direct », il nous fait les témoins vivants de l’événement... semble-t-il. Nous sommes en face d’un défi vertigineux : résister à ce que nous voyons, entendons, c’est-à-dire douter du vraisemblable. La règle de Saint-Thomas « je ne crois que ce que je vois » ne nous est plus permise. Alors que faire ? Il faut tout d’abord revoir puis se demander : pourquoi un événement peut-il spontanément paraître crédible alors qu’il ne l’est pas ? La crédibilité est la question fondamentale. Elle est politique, civique, éthique.

Réalisateurs : Olivier Azam, Alain-Gilles Bastide, Pascal Boucher,Christophe Del Debbio, Michel Fiszbin, Pierre Merejkowsky.

Musique : Glass Onion et Fred Alpi

Sorti en salles en Septembre 2005 avec le distributeur coopératif Co-errances dans le cadre de l’opération “Tir Nourri sur la Télé”.

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