Enseignement secondaire

, par Seb

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 ep 1/4 : Filières & Orientations
 ep 2/4 : Contenus pédagogiques
 ep 3/4 : Moyens humains & matériels
 ep 4/4 : Résistances, répression et contre-propositions
 Spectre — Le grain de son

Édito

Qui a eu cette idée folle, un jour d’inventer l’école ? Immanquablement, vous répondez Charlemagne, même si on sait que des formes de scolarisation ont existé bien avant Charlemagne.

Qui a eu cette idée folle, un jour de maltraiter l’école ? Immanquablement, vous répondez Jean-Michel BLANQUER, même si on sait que des attaques contre le système scolaire ont existé bien avant M. BLANQUER. Et continueront d’exister bien après-lui.

Mais il faut avouer qu’en la matière, notre ancien Ministre de l’Éducation Nationale a fait fort, et laissera des traces dans l’histoire de l’institution. Le bac, le lycée, l’accès à l’université, M. BLANQUER a voulu tout révolutionner. Et tant pis si le système est plus inégalitaire, si les professeurs sont en colère, les élèves stressés et leurs parents complètement paumés !

6 murs où le street art fait école
© Ayman Skita
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Ayman Skita

Tout cela se fait bien sûr au nom de plus d’efficacité, de plus d’équité, de plus d’égalité... Et il est vrai qu’avant M. BLANQUER, le système scolaire était déjà inégalitaire. Mais en matière de réduction des inégalités, les ultralibéraux ont un truc imparable : on nivelle par le bas. La solution est radicale : tout le monde à poil pour plus de justice sociale. Tous plumés, pas de jaloux. Enfin, pas vraiment tous : les plus fortunés pourront toujours s’inscrire dans l’enseignement privé, un secteur auquel M. BLANQUER a beaucoup donné. Les attaques contre le service public auront notamment été bénéfiques à l’enseignement catholique.

AESH dans la rue contre la « maltraitance de l’inclusion scolaire »
© collectif AESH national de la CGT éduc’action
https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/aesh-dans-la-rue-contre-la-maltraitance-de-linclusion-scolaire-04089889
collectif AESH national de la CGT éduc’action

Je parle d’attaques, mais dans les Ministères, on ne dit parle pas d’attaques mais de réformes. Quand on s’en prend à un service public, on ne dit pas qu’on le démantèle, ni qu’on le démolit, encore moins qu’on le privatise, non, on dit qu’on le réforme. Un peu comme ces vaches trop vieilles pour donner beaucoup de lait et qu’on envoie à l’abattoir, eh bien on appelle ça des vaches de réforme. C’est un peu ce qui arrive à notre école : elle n’est plus rentable, alors on l’envoie à la casse.

Et puisqu’on parle d’élevage, sachez que l’enseignement agricole n’est pas épargné par ces bouleversements. Pas plus que le lycée professionnel, dont une réforme – oui oui, encore une – est en cours de préparation. Si les détails de cette réforme ne sont pas encore connus, les objectifs, pour leur part, sont assez clairs : il s’agit d’augmenter les temps de stage, de développer les compétences techniques au détriment des savoirs fondamentaux, de glisser vers un système d’apprentissage pour mieux répondre aux besoins des entreprises.

Syndicats enseignants et lycéens ont défendu le lycée professionnel lors de la mobilisation du 18 octobre, à Bordeaux
© GUILLAUME BONNAUD / SUD OUEST
https://www.sudouest.fr/politique/education/reforme-du-lycee-professionnel-lancement-des-groupes-de-travail-sans-les-syndicats-principaux-12695175.php
GUILLAUME BONNAUD / SUD OUEST

Ce qui amène à ces questions : à quoi sert l’école ? A apporter des savoir-faire, ou des connaissances ? L’orientation de nos enfants doit-elle répondre à leurs aspirations, ou aux besoins de l’économie ? Et pour finir, l’école a-t-elle pour mission de former des citoyens, ou de la main-d’œuvre à bon marché ?

Invité-e-s :

  • Daphnée PAUPER, enseignante en lycée agricole
  • Laure GARNIER, conseillère principale d’éducation en lycée agricole
  • Christophe MORLAT, professeur en lycée professionnel, secrétaire académique du SNETAA-FO
  • Fabien CLAVEAU, professeur en collège, SNES-FSU

Musiques :

  • Fatals Picards : Sécurité de l’emploi
  • Maxime le Forestier : La Gigue des Petits Morts
  • Grand Corps Malade : Éducation Nationale
  • collectif : Pour Sauver l’École