Le logement est à la rue

, par Seb

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 ep 1/4 : Sans-abrisme et mal-logement
 ep 2/4 : La marchandisation du logement
 ep 3/4 : Expulsions locatives, occupations illégales
 ep 4/4 : Revendications & propositions
 Spectre — Le grain de son

Édito

Salut, c’est le Grain de Son, l’émission d’Attac Puy-de-Dôme.

Home, sweet home. Qu’il est bon, parfois, de regagner son chez-soi, de refermer la porte sur le tumulte du monde, et de s’enfermer dans son nid douillet à l’abri des intempéries et des regards indiscrets. Ah, qu’il est doux, après une longue journée d’activité, de se détendre enfin dans ce havre de paix qu’est notre logis.

Manifestation contre la loi Kasparian-Bergé
DAL (@federationdal@twitter.com)

Ce sentiment que je décris là, il est malheureusement étranger à plus de 4 millions de personnes dans notre pays. On compte en France plus d’un million de personnes sans logement personnel, dont 650 000 sont hébergés chez des tiers et 330 000 sont sans domicile, dormant soit dans des centres d’hébergement, soit dans la rue. A ces sans-logis, il convient d’ajouter plus d’1 million de ménages, soit près de 3 millions de personnes, habitant dans des conditions très difficiles, c’est-à-dire dans des logements fortement surpeuplés, manquant du confort le plus élémentaire, ou présentant des risques pour la santé et la sécurité des occupants.

Petite histoire politique des banlieues populaires,
Hacène Belmessous
https://www.syllepse.net/petite-histoire-politique-des-banlieues-populaires-_r_37_i_891.html

Si l’on élargit la focale à tous ceux qui sont en situation fragilisée vis-à-vis du logement, en y ajoutant notamment les ménages en situation d’impayé de loyer, ceux qui fournissent un effort financier excessif pour se loger, ou encore les personnes en incapacité de se chauffer correctement l’hiver, on atteint un total de plus de 5 millions de foyers, soit près de 15 millions de personnes, subissant ce qu’on peut appeler la « crise du logement ». Soit environ 20% de la population !

Tous ces chiffres, issus du dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre sur l’état du mal-logement en France, doivent cependant être considérés avec précaution. D’abord parce qu’un certain nombre d’entre eux ne sont que des estimations. Le logement relève du domaine de l’intime, et il est souvent difficile d’obtenir des données précises. Ensuite parce qu’ils sont, dans leur grande majorité, relativement anciens, la plupart remontant à 2013, date de la dernière grande enquête nationale sur le logement. Il n’y a toutefois aucune raison de penser que la situation ait pu s’améliorer entre-temps, au contraire. Bien au contraire.

Manifestation contre la loi Kasparian-Bergé
DAL (@federationdal@twitter.com)

Car depuis 10 ans, nous avons connu la crise du Covid-19, l’explosion du prix de l’énergie, l’inflation généralisée, quand la spéculation sur l’immobilier n’a cessé de s’accentuer. Dans le même temps, les mesures d’austérité, qu’il s’agisse des réformes de l’assurance chômage ou de celles des retraites, se sont enchaînées. Une situation explosive, qui pousse un nombre croissant de ménages au bord de la rupture.

Je disais que le logement relève de l’intime. Il s’agit pourtant d’un sujet hautement politique, qui nécessite des mesures fortes de la part des pouvoirs publics. Les gouvernements successifs de ces dernières décennies en ont-ils pris conscience ? Il est permis d’en douter : la part du Produit Intérieur Brut consacrée au logement dans notre pays est passée de 2,2% en 2010, à seulement 1,5% en 2021, un niveau historiquement bas, jamais atteint depuis que cet indicateur existe.

Il serait pourtant injuste de dire que nos dirigeants sont restés passifs face à l’aggravation de la situation. Ils ont réagi avec le seul logiciel qui est le leur, celui qui de plus en plus semble constituer la réponse unique à tous les problèmes rencontrés : celui de la répression. Ainsi depuis 20 ans, les autorisations de recours à la force publique pour expulser les locataires ont doublé, les expulsions elles-mêmes ont bondi de 164%, et dernièrement les députés ont approuvé une loi scélérate, dite « loi anti-squatteurs », pour criminaliser le droit au logement.

Photo de manif contre la loi Kasbarian-Bergé (oct 2023)
#plateforemelogementpourtouTES
https://twitter.com/federationdal/status/1708564584171282755

Le Droit au Logement, le DAL, c’est le nom d’une association qui se bat depuis bientôt 35 ans pour clamer qu’un toit, c’est un droit, et que se loger n’est pas un crime. Nous recevons aujourd’hui Fatima CHENOUFFE-TERRASSE, co-fondatrice du DAL 63, qui est accompagnée de deux membres de l’association AC ! : Alain COUDERT et Smack.

Invité-e-s :

  • Fatima CHENOUFFE-TERRASSE, DAL 63
  • Alain COUDERT, AC !
  • Smack, AC !

Musiques :

  • Ogres de Barback : SDF
  • Macka-B : Gentrification
  • Bérurier Noir : Ainsi squattent-ils
  • Renaud : Dans mon HLM

Infos - Agenda :

Le samedi 7 octobre, Extinction Rebellion organise un évènement autour de l’eau : _Eau’ctobre_, défilé artistique, et participatif de 15h à 18h à Clermont-Ferrand.