Migrations internationales

, par Seb

Podcasts

 ep 1/4 : Causes des flux migratoires
 ep 2/4 : Accueil administratif des réfugié-es
 ep 3/4 : Impact des lois anti-immigration
 ep 4/4 : Accueil des réfugié-es par la population
 Spectre — Le grain de son

Édito

Ils viennent des Balkans, d’Asie Mineure, d’Afrique subsaharienne ou du Moyen Orient. Ils fuient la guerre, la dictature, ou plus simplement la misère. Ils sont des centaines, ils sont des milliers, chaque année, à prendre la route de l’exil. Et à tenter de gagner l’Occident. Certains y parviennent.

Certains seulement. Dans un cynisme effroyable, les gouvernements des pays « riches » continuent de piller le Tiers-Monde, ses ressources, ses richesses, son patrimoine ; ils y font la guerre par procuration ; soutiennent les despotes au pouvoir pour préserver leurs intérêts… et dans le même temps refoulent à leurs frontières les hommes et les femmes qui tentent simplement d’échapper à cet enfer. Dernier avatar de ce néocolonialisme criminel, le réchauffement climatique : alors que près de la moitié de toutes les émissions de dioxyde de carbone enregistrées en 2019 sont dues aux 10 % les plus riches de la planète, c’est dans les pays les plus pauvres que les effets du changement climatique se font particulièrement sentir, poussant leurs populations à fuir massivement sècheresses et inondations. Les formations politiques qui font de la lutte contre l’immigration leur fonds de commerce sont pourtant celles-là même dont les propositions en termes de limitation des émissions de gaz à effet de serre sont les plus insignifiantes. Preuve, s’il en était, que tous ces discours ne relèvent que de la plus indigne et méprisable démagogie électorale.

Angélisme de ma part que de vouloir maintenir les frontières ouvertes ? Peut-être. Mais l’attitude inverse n’est guère plus réaliste. Aucun mur, aucune mer, n’empêchent des populations désespérées de franchir les frontières. Quelles que soient les mesures prises, elles sont d’une effarante inefficacité. Leur seul effet est d’être sans cesse plus meurtrières.

L’Europe, et la France, sont particulièrement actives dans la mise en œuvre de ces politiques anti-migratoires, et consacrent beaucoup d’efforts et de moyens pour transformer leurs territoires en forteresse, avec l’aide de pays complices situés à leurs portes, comme la Lybie ou la Turquie, deux Etats fort peu démocratiques à qui l’on délègue, moyennant finances, le « sale boulot » de repérer, retenir et refouler les candidats à l’émigration. Et peu importent les méthodes employées.

Vous l’aurez compris, aujourd’hui, dans le Grain de Son, l’émission d’Attac Puy-de-Dôme, il sera question des migrations internationales. Sujet ô combien sensible. Car lorsqu’on évoque les migrants, il y a comme un paradoxe. Ce thème est à la fois éminemment passionnel et terriblement déshumanisé. Déshumanisé parce que les arrivées de migrants ne sont vues, bien souvent, que comme un chiffre, une statistique, un flux : nombre d’entrées dans le pays, nombre de refoulements aux frontières, nombres de places en centres de rétentions, nombre de naufrages dans les eaux froides de la Manche ou de la Méditerranée. Côté passion, le phénomène est synonyme de peur et de menace pour des populations paupérisées qui, pour une part importante d’entre elles, n’ont jamais vu de migrants qu’au journal télévisé ; il est aussi synonyme de drame poignant pour une bourgeoisie qui, pour une part importante d’entre elle, n’a jamais vu de migrants qu’au cinéma.

Vous allez me dire que je caricature, que je force le trait. Et vous aurez raison. Ce que je viens de décrire là ne reflète pas fidèlement la réalité, ce n’est que ce qui surnage d’un débat médiatique sur la question migratoire particulièrement médiocre. Heureusement, sur le terrain, il en va parfois tout autrement. Au-delà de la peur et de la pitié, sans préjugé ni commisération, des hommes et des femmes, un peu partout en France, font vivre le mot « solidarité ». De Calais à la vallée de la Roya, à Paris comme à Clermont-Ferrand, des collectifs et des associations s’activent et tendent la main aux migrants, en qui ils ne voient que ce qu’ils sont : des êtres humains.

Invités :

 Simon BONHOMME, La Cimade - Puy-de-Dôme
 Didier PAGÈS, Réseau Éducation sans Frontières - Puy-de-Dôme (RESF63)
 Fodé TRAORÉ, La Cimade - Puy-de-Dôme

Musiques :

 Idir : Twareg
 Tryo : La Misère d’en Face
 Têtes raides : Angata
 Geofrey Oryema : Makambo
 Kora du Sénégal
 Zebda : Tombé des Nues
 Bello Tucumán
 HK & les Saltimbank : Salam Aleykoum
 Raga Sohini : Aochar

Liens :

 https://www.lacimade.org/regions/auvergne-rhone-alpes/
 https://reseau-resf.fr/-63-Puy-de-Dome-