Qui braque le monde ?
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– ep 1/4 : Le système bancaire et les crises financières
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– Spectre — Le grain de son
Édito
Amis auditrices et auditeurs du Grain de Son, vous souvenez-vous de ce qu’il s’est passé le 15 septembre 2008 ? Cette date ne vous dit peut-être rien de prime abord, pourtant il y a de grandes chances qu’à l’exception de ceux qui n’étaient pas nés ou qui étaient trop jeunes à l’époque pour s’en souvenir, chacun·e ait gardé cette journée en mémoire.
Le 15 septembre 2008 en effet, la banque Lehman Brother se déclarait en faillite. Cette faillite faisait suite à la crise des subprimes en 2007, où les banques américaines avaient accordé des prêts immobiliers à des ménages insolvables, prêts qui étaient hypothéqués sur la valeur du bien acheté : si l’emprunteur ne parvenait pas à rembourser sa dette, la banque se payait en saisissant puis en revendant sa maison – et en jetant des millions d’Américain·es à la rue au passage. Tant que le marché de l’immobilier était à la hausse, ça fonctionnait, mais dès que les prix ont commencé à baisser, ce fut la banqueroute assurée : les banques récupéraient moins que ce qu’elles avaient prêté, et les pertes furent colossales.
« Ne laissons pas les banques toxiques fossiliser notre avenir ! »,
https://france.attac.org/IMG/pdf/note_banque_toxique.pdf
Plusieurs banques étaient déjà en difficulté début septembre 2008, mais lorsque Lehman Brother, l’une des plus grandes banques d’investissement au monde, s’est retrouvée en cessation de paiement, sans que l’on s’y attende vu qu’elle avait maquillé ses comptes pour ne pas dévoiler ses pertes, l’ensemble du système bancaire s’est mis à vaciller. Et pas seulement aux États-Unis, mais dans le monde entier. Parce que ces emprunts toxiques, aussi appelés actifs pourris, les banques s’étaient amusées à se les revendre les unes aux autres, par le biais de la titrisation, une opération qui consiste à compiler des titres de dettes dans des produits financiers tellement complexes qu’on ne savait plus ce qu’il y avait dedans.
Ce jour-là, le 15 septembre 2008, et c’est pour ça que l’on s’en souvient, nous nous sommes tous·tes posé la question : est-ce que le capitalisme est en train de s’effondrer ?
Alors non, le capitalisme n’est pas mort, mais la chute de Lehman Brother a précipité la crise financière planétaire. Et cet épisode a fait éclater au grand jour plusieurs choses, du moins pour celles et ceux qui, comme moi, n’étaient pas familièr·es avec le monde de la finance :
– D’abord, que ces monstres financiers qu’étaient Lehman Brother, Merril Lynch ou encore la Royal Bank of Scotland, ne sont en fait que des colosses au pied d’argile. Too Big to fail, avait-on l’habitude de dire. Et pourtant, sans l’intervention des pouvoirs publics, le système bancaire ne se serait certainement pas relevé.
– Ensuite, que les banques jouent avec notre argent comme on joue au casino, en prenant des risques d’autant plus inconsidérés qu’elles savent pouvoir compter sur les États et la population pour en payer le prix.
– Enfin, et c’est certainement le plus important, que les turpitudes des banques d’affaire, leurs petites parties de Monopoly dans les hautes sphères de la finance, tout aussi déconnectées de la réalité qu’elles puissent paraître, ont des conséquences très concrètes, et parfois désastreuses, dans ce que l’on appelle l’économie réelle. Et donc sur la vie des vraies gens. « Qui est le plus grand criminel : celui qui vole une banque ou celui qui en fonde une ? », demandait Bertolt Brecht.
C’est parce que la réponse à cette question ne va pas de soi qu’il est primordial de s’intéresser au système bancaire, de le comprendre et de tenter de se le réapproprier. Et c’est dans cet objectif que nous recevons aujourd’hui Ariane TICHIT, maîtresse de conférences en économie à l’Université Clermont Auvergne et chercheuse au CERDI, le Centre d’études et de recherches en développement international, spécialisée dans les monnaies alternatives.
Invité·e·s :
- Ariane TICHIT, maîtresse de conférences en économie à l’Université Clermont Auvergne
 
Musiques :
- Rap Game IA : Système bancaire
 
 Attac63
	Un autre monde est possible