Gaza, Liban : Cessez-le-feu, maintenant !

, par Seb

Podcasts

 ep 1/4 : Situation en Palestine
 ep 2/4 : Situation au Liban
 ep 3/4 : Les implications régionales du conflit : Iran-Israël
 ep 4/4 : La communauté internationale
 Spectre — Le grain de son

Édito

Ami·es auditrices et auditeurs, pour ce nouveau cycle du Grain de Son, l’émission d’Attac Puy-de-Dôme, nous avions prévu de vous parler du mouvement pour la paix, de la résistance à la militarisation du Monde et des différentes luttes pacifistes.

Sauf que, la paix est aux abonnés absents. Les conditions ne sont certainement pas réunies : pas de paix sans justice, dit-on, or dans certaines parties du monde, l’idée même de justice semble un horizon trop lointain. C’est le cas notamment au Proche-Orient, où les termes pourtant forts de colonialisme, apartheid, génocide, épuration ethnique, crimes contre l’humanité… ne suffisent plus à exprimer l’indignation que nous inspire la situation.

© Photo Abdesslam Mirdass / Hans Lucas via AFP

Alors puisque nous ne pouvons pas vous parler de la paix, nous allons parler de la guerre. Le conflit prend de l’ampleur, Israël a envahi le Liban, l’État hébreux et la République islamique d’Iran échangent des tirs de missile, tout cela est très inquiétant, et nous allons consacrer une partie de notre cycle d’émissions à ces développements régionaux. Auparavant et pour aujourd’hui, nous allons revenir en Palestine et notamment dans la bande de Gaza, où le cauchemar n’en finit pas. Je dis « revenir en Palestine » car nous vous y avons déjà emmenés à plusieurs reprises, et je vous renvoie pour cela à nos émissions de janvier 2023 et de mai 2024.

Manifestation pour le cessez-le-feu en Palestine et au Liban.
Clermont-Ferrand, 28 octobre 2024
https://blogs.mediapart.fr/georges-andre/blog/281024/encore-et-toujours-plus-dhorreur-clermont-crie-pour-gaza-et-le-liban
© Georges-André

Mais avant, je voudrais répondre à ceux de nos détracteurs qui ne manqueront pas de nous reprocher de nous inquiéter du sort des Palestiniens sans avoir une seule parole pour les victimes des attaques du 7 octobre 2023 perpétrées par le Hamas.

Couverture du livre "Contre l’antisémitisme et ses instrumentalisations", écrit par Ariella Aïsha Azoulay, Maxime Benatouil, Houria Bouteldja, Sebastian Budgen, Judith Butler, Leandros Fischer, Naomi Klein, Frédéric Lordon, Françoise Vergès.
https://lafabrique.fr/contre-lantisemitisme-et-ses-instrumentalisations/

Alors soyons clair. Ces attaques sont atroces. La prise d’otage et l’assassinat de civils sont contraires à toutes les conventions qui régissent les conflits armés et violent le droit international. Et nous comprenons que la société israélienne ait pu être traumatisée par ces événements.

Une fois qu’on a dit ça, il est bon de souligner que les forces armées israéliennes commettent l’équivalent d’un massacre du 7-octobre chaque semaine ! La chaîne Al Jazeera relevait, dans les premiers mois de l’offensive contre l’enclave Palestinienne, que l’on comptait autant d’enfants morts dans la Bande de Gaza en seulement trois semaines que dans tous les conflits du monde chaque année !! Vous avez dit usage disproportionné de la force ? Les 1200 victimes du Hamas pèsent bien peu face au génocide en cours.

14 avril 2024. Le moment où l’Iran a lancé des missiles balistiques vers Israël.
https://orientxxi.info/magazine/iran-israel-une-escalade-en-forme-de-poker-menteur,7244
Wikimedia Commons

Mais arrêtons là cette comptabilité macabre. Rien ne peut justifier un crime contre l’humanité. Les médias dominants semblent oublier cette évidence. Lorsqu’ils nous parlent de la « guerre à Gaza », ils nous rappellent inévitablement qu’elle a été provoquée par les attaques du Hamas, sans jamais nous dire par quoi les attaques du Hamas ont été provoquées. Et ça, c’est dans le meilleur des cas, quand on nous en parle. Car au final, au regard de ce qui s’y passe, on nous parle très peu de Gaza. C’est que ce conflit traîne en longueur, l’opinion se lasse, certainement. Alors que c’est justement parce qu’il dure qu’il est épouvantable, et que nous nous devons d’en parler.

Des soldats israéliens à l’intérieur d’un complexe de l’UNRWA dans la ville de Gaza.
Photo prise lors d’une tournée médiatique organisée par l’armée israélienne le 8 février 2024.
https://www.mediapart.fr/journal/international/291024/israel-acheve-la-demolition-de-l-unrwa-l-agence-de-l-onu-pour-les-palestiniens
© Photo Jack Guez / AFP

A la décharge des médias, reconnaissons qu’il n’est pas facile de savoir ce qui se passe à Gaza, puisque Israël interdit à la presse de pénétrer dans l’enclave. Quant aux journalistes palestiniens, ils sont décimés : 130 d’entre eux sont morts depuis un an en faisant leur métier. Dans l’indifférence des rédactions parisiennes. On a connu nos éditocrates plus prompts à défendre leur corporation.

On pourrait continuer à s’indigner durant des heures, mais l’indignation ne suffit pas. Il faut agir et lutter. C’est ce qu’ont choisi de faire nos invité·es.

Manifestation à Tunis le 27 mai 2024, contre les attaques israéliennes sur Gaza. © Photo Yassine Gaidi / Anadolu via AFP
https://www.mediapart.fr/journal/international/021124/avec-gaza-la-jeunesse-tunisienne-rejette-l-idealisation-naive-de-l-occident
© Photo Yassine Gaidi / Anadolu via AFP

Invité·e·s :

  • Bernadette AÏT-LAHSEN, Association France Palestine Solidarité (AFPS 63)
  • Abdallah BADRA, enseignant-chercheur franco-libanais, membre de l’Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP)
  • Yves CHILLIARD, Association France Palestine Solidarité (AFPS 63)

Musiques :

  • Macklemore : Hind’s Hall 2
  • Fairuz : Li Beirut
  • Collectif — 25 artistes : Rajieen
  • Kery James : Comment ça va ?

Liens :

Crédits :

Bibliographie :