Luttes féministes

, par Seb

Podcasts

 ep 1/4 : Historique & Luttes locales
 ep 2/4 : Féminisme & Luttes sociales
 ep 3/4 : Violences contre les femmes & Éducation genrée
 ep 4/4 : Droit des femmes à disposer de leur corps
 Spectre — Le grain de son

Édito

Chers auditeurs et surtout auditrices, bienvenue à bord du Grain de Son, l’émission d’Attac 63. Aujourd’hui, nous partons pour un voyage au cœur des luttes féministes : « Nos luttes au féminin ! ».

Mais avant, je voudrais revenir sur nos précédentes émissions, que nous avons consacrées aux migrants et aux réfugiés. Juste pour signaler qu’au cours de la préparation de ces émissions, nous avons été en contact avec plusieurs demandeurs d’asile qui souhaitaient venir témoigner à ce micro de leur parcours et des difficultés qu’ils rencontraient pour régulariser leur situation, mais qui ont tous renoncé à le faire, jugeant que cette prise de parole pouvait leur nuire dans l’obtention de leurs titres de séjour. Cette peur des représailles de l’administration, nous l’avons rencontrée chez plusieurs demandeurs d’asile, dont en particulier une famille originaire de Tchétchénie, un territoire qui lui aussi a été persécuté par la Russie de Vladimir Poutine.

Moins d’un mois s’est écoulé depuis notre enregistrement, et les réfugiés ukrainiens sont aujourd’hui accueillis à bras ouverts. Si nous nous réjouissons naturellement de ce changement complet de politique migratoire, nous ne pouvons que nous interroger sur sa sincérité. Ce qui serait sans importance si cela ne nous faisait craindre un retour aux bons vieux réflexes anti-migrants sitôt que les caméras auront tourné leur regard vers d’autres horizons. Une chose est sûre en tout cas, qu’elle soit agitée comme un épouvantail pour faire diversion par temps d’élections, ou qu’elle serve de ciment à l’union sacrée autour de la figure du héros martyr en temps de guerre, la question migratoire est toujours instrumentalisée.

Quant à nous, nous avons une pensée solidaire pour les demandeurs d’asile afghans, syriens, yéménites, soudanais, maliens, ou encore érythréens, tous ceux qui, dans leur malheur, n’ont pas la « chance » d’être persécutés par M. Poutine. A moins qu’ils n’aient pas eu le bon goût d’être de la bonne religion ou de la bonne couleur.

Cette parenthèse étant refermée, revenons à nos moutons, ou plutôt devrais-je dire à nos brebis. Car l’émission d’aujourd’hui se conjugue au féminin. Avant-hier, nous étions le 8 mars, de nombreuses associations féministes et organisations de gauche ont manifesté à l’occasion de la Journée Internationale de Lutte pour les Droits des Femmes. L’information importante dans ce que je viens de vous dire, c’est que nous sommes au XXIème siècle et qu’il nous faut encore une journée de lutte pour réclamer l’égalité entre les hommes et les femmes. Les femmes, cette majorité opprimée, doivent encore et toujours se battre pour leurs droits.

Il y a quelques décennies, suite à un certain nombre d’avancées, notamment la légalisation de l’avortement ou encore la généralisation de l’emploi des femmes, on pensait pourtant presque toucher au but. A tel point que le féminisme n’avait plus le vent en poupe : le combat semblait avoir été gagné. Inutile donc de se battre davantage, sauf à passer pour extrémiste.

Seulement voilà, depuis plusieurs années, à la suite notamment de plusieurs scandales de harcèlement et d’agressions sexuelles bien médiatisés, le féminisme refait surface. Et l’on redécouvre que l’égalité hommes-femmes, que ce soit au travail ou à la maison, dans l’espace public ou dans la vie privée, est loin d’être acquise.

Ce renouveau du féminisme a permis d’arracher quelques victoires, au moins symboliques, au moins dans les mentalités. Aujourd’hui tout le monde ou presque milite à sa façon pour le droit des femmes. Y compris des formations politiques ultra-réactionnaires, qui n’ont jamais caché leur vision rétrograde de la place des femmes dans la société, et qui se découvrent soudain une fibre féministe insoupçonnée, quand il s’agit de libérer la femme du voile islamique. Opportunisme, quand tu nous tiens…

Malgré cette belle unanimité, les féministes font encore trop souvent l’objet d’attaques virulentes, comme si elles faisaient peur. Comme si la société acceptait de laisser une place plus importante aux femmes, mais qu’elle n’était pas encore prête à laisser les femmes décider elles-mêmes quelle serait cette place. Comme s’il pouvait y avoir égalité sans émancipation.

Invitées :

 Geneviève LLOMBART, Planning Familial 63
 Pauline DUMOULIN, Groupe Femmes - Solidaires
 Martine DONIO, Groupe Femmes - Solidaires
 Anne-Lise RIAS, Osez le Féminisme ! 63

Musiques :

 Jolie Môme : Hymne des femmes
 Anne Sylvestre : La faute à Ève
 Mme Claude Michel : Penn Sardine
 Anne Sylvestre : Clémence
 Angèle : Balance Ton Quoi
 Anne Sylvestre : Une sorcière comme les autres
 Collectif À tantôt en vélo : Je suis fille
 Anne Sylvestre : Tu n’as pas de nom

Liens :

 https://www.planning-familial.org/fr/le-planning-familial-du-puy-de-dome-63
 https://solidaires.org/
 https://osezlefeminisme.fr/